Le roman "Les Misérables" est une fresque sociale et philosophique en quatre tomes qui appartient au travail de l’écrivain Victor Hugo. Il raconte l’histoire et le parcours de vie de plusieurs personnages qui se croisent. Certains s’aiment et se marient comme Marius et Cosette. D’autres se poursuivent sans fin comme le commissaire Javert et Jean Valjean. On voyage à travers un roman qui décrit la réalité de la misère, de la réussite sociale et des influences politiques. L’auteur raconte le parcours d’un bagnard, Jean Valjean, qui tentera toute sa vie d’échapper à son passé de bagnard. Après une peine de prison de 5 ans dont il a écopé pour le vol d’un pain. Il deviendra successivement ouvrier, chef d’entreprise, maire de Montreuil, jardinier, rentier, héros de la Révolution mais le rôle qu’il a tenu à merveille restera celui du père de Cosette.

Ce roman social qui a pris naissance dans un contexte politique particulier qui était celui de la Restauration (1862). L’auteur a voulu montrer, voire démontrer l’importance de la filiation dans la situation sociale à l’époque. Les valeurs du milieu du XIXe siècle, sont fondées sur une évidence, à savoir que la misère est un héritage familial. Une difficulté qui positionne les pauvres dans une misère éternelle et les riches comme des élus divins par leur filiation préservées. Il aura fallu ce passage obligé de la Restauration et des Ultras pour que s’affirme définitivement les changements sociaux amorcés à la Révolution de 1789. Les personnages suivent donc cette logique pendant toute la durée du parcours de leur vie, racontée dans le texte. Cette histoire sur fond de révolution populaire est une suite d’épisodes romantiques où le sentiment est présent dans l’expression de chaque personnage mais ne triomphe pas systématiquement.

"Les Misérables" est actuellement le roman français le plus connu et le plus lu dans le monde.

Acte I

Nous sommes en 1795, à Toulon.

Jean Valjean, désemparé face à la situation précaire de sa sœur, vole une miche de pain afin de nourrir ses sept neveux. Dès lors sa vie bascule! Il est arrêté, condamné au bagne et détenu pendant 19 ans, dont 5 pour avoir volé ce pain et 14 pour plusieurs tentatives d’évasion.

Il sera le forçat N° 24601.

Les années ont passé… En l’an de grâce 1815, au cœur de la ville de Digne, l’inspecteur Javert remet à Jean Valjean un passeport jaune signifiant sa mise en liberté conditionnelle. A sa sortie du bagne, dans l’espoir d’une nouvelle vie, l’homme découvre bien  vite que son passé de forçat lui vaut d’être rejeté  de partout. Quand il trouve du travail, on ne lui paie que la moitié de son salaire et aucune auberge ne veut l’accueillir.

Seul l’évêque de Digne l’invite à partager son dîner et lui offre un bon lit.

Pourtant, Jean Valjean s’enfuit de l’évêché en pleine nuit après avoir dérobé six couverts en argent qui étaient toute la richesse de l’ecclésiastique. A l’aube, les policiers l’arrêtent. Cependant, l’évêque plaide en sa faveur et, compatissant, lui fait don de deux chandeliers…

Jean Valjean décide de quitter la ville. En chemin, il récidive en subtilisant de l’argent à un petit ramoneur, mais lorsqu’il s’apprête à dissimuler le larcin dans sa besace, il y revoit les chandeliers. Il entend la voix de l’évêque. Ses bonnes paroles. Sa compassion. C’est comme une résonance au plus profond de son âme. A compter de ce jour, il n’aura plus qu’une seule idée en tête : servir le Bien !

Et nous voilà déjà en 1823, à Montreuil sur Mer. Jean Valjean, sous le pseudonyme de Mr Madeleine, est devenu maire de la ville et propriétaire d’une usine dans laquelle il emploie, entre autres ouvrières, une certaine Fantine. Cette fille-mère est obligée de travailler dur pour subvenir à ses  besoins et à ceux de son enfant, la petite Cosette placée chez les Thénardier, un couple d’aubergistes crapuleux.

Fantine, abandonnée par l’homme qu’elle aimait, plongée dans la misère, se résigne à vendre ses cheveux, ses dents et même son corps dans le seul but d’aider sa fille. Un jour, la découvrant très affaiblie, Monsieur le Maire la fait hospitaliser en lui jurant corps et âme de s’occuper de son enfant. Hélas, Fantine, très malade, ne survivra pas.

Sous sa nouvelle identité, Jean Valjean se croyait à l’abri, mais c’était sans compter sur le flair de l’inspecteur Javert. Hé oui ! Ce dernier finit par démasquer l’ancien bagnard et n’aura de cesse de le poursuivre…

1823, Montfermeil.

Cosette est servante chez les Thénardier et est employée pour les tâches les plus ingrates. La petite rêve d’une vie meilleure. Près d’une source, Jean Valjean observe l’enfant en guenilles et apeurée qui, à la nuit tombée, se voit contrainte de traverser les bois pour aller chercher de l’eau à l’aide d’un grand seau, bien trop lourd pour elle. Dès le lendemain, Valjean se rend à l’auberge. C’est après une pénible et longue transaction avec les tenanciers véreux qu’il réussit à récupérer la petite Cosette pour la somme de 1500 francs. Très vite, l’enfant et son sauveur quittent Montfermeil et partent s’installer à Paris.

Paris en 1832…

Les pauvres chantent leur misère dans les rues de la ville. Parmi eux, le jeune Gavroche, gamin de Paris et fils des Thénardier. Par ailleurs, un groupe d’étudiants guidé par Enjolras et Marius Pontmercy prépare la révolution…

C’est au hasard d’une promenade au Jardin du Luxembourg que Marius et Cosette se croisent et tombent éperdument amoureux. Ah ! L’alchimie des regards ! Marius est un jeune homme, la vingtaine fringante. Il a grandi auprès de son grand père, mais ce dernier le chassa de la maison lorsqu’il apprit que son petit-fils ne partageait plus ses idéaux. De son côté, Jean Valjean décide de mettre un terme aux balades dans le Jardin du Luxembourg. Ainsi Marius n’eût plus de nouvelles de Cosette jusqu’au jour où il apprend que ses voisins Les Thénardier  envisagent de supprimer l’ancien forçat. Marius prévient aussitôt l’inspecteur Javert qui arrête les aubergistes sur le champ, mais ne peut mettre la main sur Jean Valjean qui, une nouvelle fois, réussit à lui échapper.

Se sachant démasquer par Javert, Jean Valjean prend la fuite avec Cosette. Ils se réfugient dans un couvent, là même où travaille un homme que Jean Valjean avait aidé du temps où il était Maire de Montreuil. Monsieur Fauchelevent se souvient et, reconnaissant, le fait passer pour  son frère, ce qui permit à Jean Valjean d’œuvrer dans ce lieu saint en tant qu’aide jardinier et, du même coup, de confier l’éducation de Cosette aux religieuses.

Un peu partout dans Paris, des barricades se dressent. La Révolution prend de l’ampleur… Trop souvent, le destin d’un peuple se joue sur les barricades. Celui des nantis sur les champs de batailles. Dans les deux cas, les victimes sont toujours les mêmes. Sempiternel combat entre le Bien et le Mal…

Eponine, la plus jeune fille des Thénardier, aime en secret Marius, ce qui ne l’empêche pas d’aider celui-ci à retrouver Cosette, installée rue Plumet avec son protecteur. A nouveau réunis, les amoureux se voient fréquemment. D’ailleurs, Marius est bien décidé à épouser sa bien-aimée mais, pour ce faire, doit demander la permission à son grand-père, qui refuse catégoriquement.

Pendant ce temps, la révolte guette Paris. La Révolution se met en place… Le peuple gronde… Le peuple chante…

Le grand jour arrive bientôt.

 

Acte II

A Paris, nous sommes toujours très exactement en 1832.

Sur les barricades, Jean Valjean s’engage aux côtés des révolutionnaires. Ayant appris que Marius risquait sa vie sur ce terrain, il part à sa recherche. De tous côtés la tension monte. Les forces gouvernementales ripostent avec violence.

Au cœur du chaos, Jean Valjean découvre que l’inspecteur Javert est retenu prisonnier par Gavroche qui projette de l’exécuter. L’ancien bagnard propose au gamin de faire la sale besogne à sa place. Alors il entraîne le policier loin des combats et le libère. Peu de temps après, l’inspecteur Javert se donnera la mort. Peut-être ne comprenait-il pas qu’un forçat puisse être doté d’une telle bonté à son égard…

Retour sur les barricades… On assiste à un vrai carnage. Les amis de Marius, Gavroche et ceux du Café de l’ABC, tombent sous les balles les uns après les autres… Eponine, mortellement touchée, rend l’âme dans les bras de Marius. Ce dernier, gravement blessé, est sauvé par Jean Valjean qui le conduit, inconscient, chez son grand-père.

Le temps passe. Il cautérise les blessures. L’espoir, comme un soleil, illumine les âmes, réchauffe les cœurs…

Désormais, le temps est à la fête. Le temps est à la noce. Marius et Cosette se marient. Mais lorsque Jean Valjean révèle à la jeune femme sa véritable identité, Marius lui somme de ne plus l’approcher.

Seul et triste, l’ancien forçat dépérit de jour en jour. Plus tard, à l’agonie, Jean Valjean reçoit la visite des jeunes époux qui, en larmes, lui demandent pardon.

Après leur avoir accordé sa bénédiction, il s’éteignit, serein, rassuré et heureux!

« Qu’il est bon de revoir sa fille les yeux dans les yeux avant l’ultime voyage… »